Petite faune sauvage de France : le hérisson

Animo ALOKI
vous dévoile quelques grands secrets sur la petite faune sauvage de France, l’exemple du hérisson d’Europe

Nous n’aurons peut-être plus la chance de croiser, aux détours d’une balade en forêt, sur les bords de nos routes, dans notre jardin ou dans un parc public, cette petite faune sauvage qui peuple nos campagnes, nos sous-bois et qui s’aventure librement sans se soucier du danger auquel elle s’expose au contact des hommes. Certaines espèces s’exposent un peu plus aux activités urbaines, leur mode de vie s’imbriquant étroitement à celui de l’homme. Mais leur milieu naturel a bien changé ! Elles se retrouvent donc parfois en souffrance sous le regard des passants, des promeneurs, des enfants et il devient difficile de les laisser, les abandonner à leur vie sauvage sans avoir un geste responsable, une attention respectueuse à leur égard pour protéger tout vie et éviter toute détresse.

Des organismes sont habilités en France à intervenir pour sécuriser l’animal sauvage blessé, pour protéger la santé publique, l’environnement et porter secours à un animal sauvage libre mais vulnérable. Vous pouvez donc les contacter lors d’une découverte fortuite d’un animal blessé ou malade : ONCFS, DDT, Vétérinaires, Pompiers. Ils seront à même de vous aiguiller sur la démarche à suivre et pourront vous donner le contact d’un centre de soin agréé le plus proche de chez vous, s’ils ne peuvent intervenir dans les meilleurs délais.

Au-delà de la conservation et des soins portés aux animaux sauvages blessés en France, il existe d’autres formes d’activités « animo-responsables » qui vous permettent de participer aux différentes étapes de réhabilitation de ces espèces dans leur environnement naturel, leurs relâchés par exemple. Vous pouvez accéder ainsi à une meilleure connaissance des besoins de ces animaux, de leurs comportements, des périodes de fragilité qui nécessitent une attention plus particulière à leur égard et sensibiliser vos proches, votre famille aux bonnes pratiques pour préserver leur tranquillité naturelle et les protéger vous aussi.

Devenez ainsi un petit ALOKI en puissance lors de vos sorties, balades, séminaires, vacances… en venant à la découverte d’un des centres de conservation ou de sauvegarde de la petite faune sauvage de France. Certains centres sont demandeurs d’actions solidaires, engagées et responsables auprès des particuliers et des entreprises. Vous aurez ainsi l’opportunité de comprendre, d’aider (volontariat et dons) et de sensibiliser la jeune génération à la recherche d’un juste équilibre entre biodiversité, tourisme animo-responsable et activités ludiques.

News :
Novembre 2018
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animo Aloki accompagné de 2 jeunes Aloki s’est rendu au CEDAF, centre d’accueil et de sauvegarde de la faune sauvage d’Ile de France, pour rencontrer l’équipe de soigneurs et lui apporter son soutien dans la recherche de financements nécessaires à la construction de nouvelles volières de réhabilitation des oiseaux, qui seront délocalisées dans le sud du Val de Marne en 2019.

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  • Une espèce qui témoigne de la bonne santé de nos jardins, nos potagers, les hérissons sont de fins gourmets, insectes parasites des légumes, petits rongeurs et petits invertébrés ravageurs au menu. Sa présence est un excellent indicateur de la santé de notre environnement, de l’état de la biodiversité en France.
  • Un carnivore opportuniste qui partage souvent ses repas avec ceux des chats en soirée, lorsque ces derniers délaissent quelques croquettes ou pâtés sur la terrasse des jardins.
  • Son côté petit éboueur des campagnes témoigne de son utilité éco-responsable : il n’hésitera pas à consommer les déchets du quartier, œufs putréfiés, cadavres de petits rongeurs ou de vers de terre, des limaces, des champignons abîmés, des fruits laissés à l’abandon…Lorsque la nature se met au repos, lui aussi se met au diapason, il privilégie l’hibernation en période hivernale. Petit par la taille, c’est pourtant un grand économe.
  • La femelle n’abandonnera jamais sa petite famille, parfois très nombreuse en été ou à l’automne, même si la nuit elle s’échappe souvent pour se nourrir. Si vous voyez des petits seuls en soirée, rien d’anormal, vous pourrez surveiller le retour de leur mère avant d’intervenir.
  • Une espèce qui ne fuit pas beaucoup l’homme et qui s’acclimate bien aux milieux humides ou secs. Le petit bruit qu’il fait à son passage nous permet d’aller facilement à sa rencontre, surtout en soirée, même pour les enfants qui pourront l’approcher sans crainte.
  • Seuls les mâles peuvent être agressifs entre eux, sinon, c’est un grand pacifique, qui privilégie la stratégie de défense avec ses 6000 piquants et sa mise en boule.
  • Pour en savoir plus consultez : http://goupillonherisson.free.fr/part1.pdf, de l’école nationale vétérinaire de Nantes.
  • Développement et urbanisation : En Europe, la population de hérissons a chuté de près de 90% depuis 60 ans, l’urbanisation, le développement des routes et les clôtures des jardins ne cessent de réduire leur habitat naturel.
  • Routes : la circulation automobile serait responsable de près de 1,8 million de hérissons morts sur tout le territoire français, selon la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (Sfepm).
  • Pesticides et anti-limaces intoxiquent les hérissons dont l’essentiel de leur régime alimentaire est composé d’insectes, de limaces.
  • Les aménagements de jardins, les tondeuses, les portails électriques, les piscines sont autant de pièges qui blessent les hérissons.
  • Retour de certains prédateurs en France : blaireaux, renards, martres, hiboux, grand-ducs…ont raison de la survie des hérissons.
  • Modification et raréfaction des ressources alimentaires en fin d’hiver ou lorsque l’hiver est arrivé trop tôt ou devient trop long, les hérissons souffrent alors de dénutrition. Les changements climatiques perturbent le rythme biologique de ces espèces, leur reproduction ; les hérissons ne peuvent pas s’adapter à toutes les situations, la mortalité est alors plus forte chez les tous jeunes.
  • La confusion avec le hérisson africain à ventre plat, domestiqué dans certains pays, laisse penser, à tort, que le hérisson d’Europe pourrait lui aussi devenir un animal de compagnie.

Réglementations internationales

  • Les statuts du hérisson d’Europe sont consultables sur le site de l’INPN .
  • Protégé sur le plan international par la convention de Berne, convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe.
  • Le hérisson d’Europe est présent sur la liste rouge de l’UICN des mammifères menacés en France, mais dont la préoccupation liée aux enjeux de conservation reste encore mineure. Pourtant le déclin fortement annoncé a déjà fait état de chiffres sérieux en Grande-Bretagne, une perte de 30% des effectifs en vingt ans.
  • La liste des mammifères protégés de France selon l’Arrêté du 23 avril 2007 fixe les modalités de protection de cette espèce, Erinaceus europaeus, en France.
  • Le hérisson d’Europe, animal protégé, est à ne pas confondre avec le hérisson africain à ventre blanc, considéré comme un N.A.C. en Amérique du nord et non autochtone en France. La RSPCA (Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals) a récemment publié un communiqué pour rappeler que ces petits mammifères ne sont pas faits pour être domestiqués.

Il n’y a que 30 centres de soins agréés en France capables de recevoir les hérissons d’Europe. Une situation préoccupante devant la contrainte réglementaire et technique que représente la sauvegarde des hérissons pour des particuliers qui n’ont pas le droit de les détenir et qui ne peuvent pas facilement les confier pour leur conservation et leur réhabilitation sur l’ensemble des territoires de France.

Pour en savoir plus, se référer à la consultation publique de 2018 pour un allègement des règles et une multiplication des activités capacitaires autorisées pour cette espèce.

Le fonctionnement d’un centre de soin et de sauvegarde en France se doit d’être conforme aux règles édictées par l’arrêté du 11 septembre 1992 (J.O. n° 219 du 20 septembre 1992).

A savoir : Quelles sont les règles à suivre pour le recueil d’une espèce sauvage par un particulier en France ? La détention sans autorisation et le transport d’un animal sauvage est illégal. L’instruction PN/S2 n°933 du 14 mai 1993 précise toutefois qu’en cas d’urgence et en l’absence de meilleure solution, le transport sans formalité est admis s’il est effectué dans les plus brefs délais et par l’itinéraire le plus direct vers une structure apte à la prise en charge de l’animal. Contactez donc le centre de soin le plus proche pour le prévenir de votre arrivée avant tout transport.

Rencontre avec le CEDAF, centre d’accueil de la faune sauvage de Maisons-Alfort

Le centre d’accueil et de sauvegarde du CEDAF, sous l’égide de l’association Faune Alfort, se situe sur le site de l’école nationale vétérinaire d’Alfort, à Maisons-Alfort. Il participe à l’enseignement clinique de l’école vétérinaire pour la formation des étudiants et fonctionne comme un centre de soins à la faune sauvage d’Ile de France avec près de 5500 animaux blessés recueillis en 2018.
Créé en 1987, il obtient son autorisation d’ouverture officielle en 1998 et devient le CEDAF en 2003, permettant l’accueil des mammifères (30%), oiseaux (69%) et reptiles (1%) de la région Ile de France par une équipe de vétérinaires hospitaliers, d’étudiants, de bénévoles et de stagiaires en formation. Le centre fonctionne désormais en autonomie sous l’égide de l’association Faune Alfort, créée en 2014 pour assurer sa survie avec le soutien d’un bon nombre d’associations de protection animale, de l’école vétérinaire et des dons de particuliers. Sont alors aménagés des locaux d’accueil ouverts au public 24h/24, une infirmerie avec ses couveuses, des salles de soins quotidiens, des espaces d’hospitalisation distincts selon les espèces et la contagiosité des maladies, des volières de réhabilitation en extérieur pour la convalescence. Près de 200 visiteurs, étudiants, adhérents et bénévoles sont accueillis chaque année par une équipe associative de Faune Alfort dont la mission est essentiellement de soigner, former et informer. Différentes formes de participation aux activités du centre sont possibles, en fonction des besoins, des capacités d’accueil du centre et des périodes de soins ou de relâchés. L’hiver le centre de soin accueille près de 10 à 15 animaux par jour, l’été avec les périodes de naissance, il peut atteindre entre 80 et 100 par jour.

Les missions du centre :

  • Sensibiliser les jeunes au respect de la faune sauvage, à l’identification d’un animal blessé, aux gestes simples pour sa sauvegarde ;
  • Recueil, soins et convalescence des animaux sauvages non captifs, blessés, malades ou vulnérables ;
  • Large éventail d’espèces recueillies : pigeons bizets, cygnes, canards, buses, busards, faucons pèlerins, chouettes, cormoran, martinets, chauves-souris, fouines, martre des pins, blaireaux, écureuils, hérissons, renards, lièvres, chevreuils, grenouilles, serpents…
  • Formation de volontaires pour obtention du certificat de capacités, d’étudiants vétérinaires et soigneurs animaliers, de vétérinaires praticiens, de bénévoles.

Les activités proposées :

  • Informer en proposant des conférences sur la faune sauvage et sa sauvegarde ;
  • Accueillir et former des étudiants, volontaires, soigneurs et vétérinaires praticiens ;
  • Participer en tant qu’adhérents aux relâchers d’animaux programmés ;
  • Venir proposer un service sous forme de mécénat de compétences (bricolage, nettoyage, communication, manifestations et stands, informatiques…)
  • Nouveauté 2019 : séminaires d’entreprises sur la biodiversité et ateliers de volontariat pour faciliter les nouveaux équipements et aménagements du centre dont de nouvelles volières qui seront délocalisées.

Langues : français

Qui peut être accueilli par le centre ?

  • Seul.
  • Famille avec enfants sur les relâchers uniquement.
  • En groupe, pour séminaires et formations.

Les gestes conseils d’animo ALOKI :

  • Un hérisson n’a pas véritablement besoin de l’intervention de l’homme sauf lorsqu’il se trouve en danger (sur une route, coincé…) ou affaiblit, blessé. Dans tous les cas, avant de penser au pire, il est toujours bon de l’observer et de le replacer dans des conditions plus propices à sa récupération (dans un sous-bois, à l’abri, dans des tas de feuilles…). Plutôt nocturne, il reprend parfois son activité au calme, au sombre, loin des activités urbaines stressantes.
  • Les hérissons qui ont le plus souvent besoin d’aide sont les jeunes, les individus sous alimentés avant l’hiver, ceux qui ne pèsent pas plus de 500g, ceux qui ne bougent plus, apathiques et refroidis, et qui ne sont pas cachés dans leur tanière pour hiberner lorsque l’hiver arrive. Dans ce cas, il est conseillé de les confier très rapidement à un centre de soin agréé en les préservant le temps du transport du froid à l’aide d’une bouillotte entourée d’une serviette pour ne pas le bruler, dans un petit carton et avec un accès à une mixture alimentaire comme les pâtés pour chats liquéfiés ou les croquettes ramollies à l’eau tiède.

En portant des gants à tous moments, non seulement vous éviter les blessures liées aux piquants mais vous sécurisez vos manipulations comme précaution d’hygiène. Ces petites créatures peuvent être porteuses de quelques parasites pulmonaires transmis par les limaces, qui les fragilisent, ou être atteintes de parasitoses externes teignes/poux qui sont transmissibles à l’homme.

  • Protéger les composts et éviter de les remuer avec de grandes fourches sans avoir vérifier au préalable l’absence d’un hérisson.
  • Privilégiez les anti-limaces naturels et pourquoi pas laisser les hérissons s’installer librement dans votre potager.
  • Pour bien l’accueillir dans votre jardin, lui proposer une cabane adaptée avec des feuillages ou des copeaux de bois pour s’y cacher et la placer dans un endroit protégé avec des possibilités de sorties vers la nature boisée environnante (au-travers des clôtures). Une énorme souche de bois fendue en 2 et creusée peut faire l’affaire et restera harmonieuse dans votre végétation.
  • Retirez tout petit objet avec résidus alimentaire du jardin dans lequel il pourrait se coincer : canettes, boites de conserves, petits pots.
  • Ne prenez pas l’habitude de les nourrir artificiellement et privilégiez un équilibre biologique dans votre jardin pour qu’il puisse y trouver suffisamment de ressources naturelles.
  • Pas de soucoupe de lait de vache pour les hérissons, mais un abreuvoir d’eau fraîche à disposition des oiseaux en hauteur et des hérissons au sol l’été est un geste animo-responsable.
  • Petit geste éco-responsable avec vos voisins : ouvrez entre vous des petits passages entre les clôtures, pour ces petits habitants et laissez-le naviguer librement dans la nature pour y trouver suffisamment d’alimentation et s’y reproduire.
  • U.F.C.S. : Union Française des centres de sauvegarde de la Faune Sauvage, réseau national de secours d’urgence aux animaux sauvages est composé de 32 centres qui recueillent les animaux sauvages blessés, accidentés, malades ou mazoutés en vue de les soigner, leur éviter toute imprégnation prolongée à l’homme et les réintroduire dans leur environnement naturel : www.ufcs.fr
  • Sauvons les hérissons : http://www.sauvonslesherissons.fr/ArticlesDePresseCartesEtStatistiques.htm