Phoques de France et d’Europe du nord

Animo ALOKI
vous dévoile quelques grands secrets sur les phoques de France et d’Europe du Nord

Voici une espèce qu’il nous arrive assez rarement de rencontrer tant son milieu et mode de vie restent à priori éloignés de ceux des hommes. Et pourtant, au détour d’une ballade sur le littoral de France, de Belgique, des côtes anglaises ou irlandaises, vous aurez peut-être la chance de les croiser car ils sont nombreux à partager ces mêmes espaces. Des colonies marginales peuplent nos côtes françaises, non loin des plages de la manche ou des falaises bretonnes, sur les ilots rocheux, les bancs de galets ou de sables à peine découverts pour y pécher sereinement. Difficile de concevoir pourtant que cette espèce soit vulnérable au point que de nombreux individus s’échouent sur nos plages, blessés, abandonnés par leur mère ou affaiblis. Le tourisme de proximité du littoral et les pratiques sportives de bord de mer, ne prennent pas toujours en compte les zones de repos et les aires d’alimentation des phoques. Pour aider à stabiliser et maintenir en vie ces colonies de phoques gris et de phoques communs (appelé aussi veau marin), une meilleure information et sensibilisation des usages de la mer et des soins à apporter à cette espèce est nécessaire.

Devenez ainsi un petit ALOKI en puissance lors de vos sorties…en venant à la découverte d’un des centres de sauvegarde de la faune marine, un centre qui vous ouvre ses portes pour une action solidaire et responsable. Vous aurez ainsi l’opportunité de comprendre, d’aider (volontariat et dons), de sensibiliser vos proches, votre famille ou les populations locales, à la recherche d’un juste équilibre entre biodiversité, tourisme et activité humaine.

News :
Janvier 2019
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un projet d’extension de la réserve naturelle nationale d’Iroise, sur le parc marin est à l’étude depuis fin 2018, pour concilier protection de la biodiversité terrestre et maritime avec le maintien des usages durables tel que la pêche et le tourisme « bioculturel ». Cette concertation est sous l’influence du projet BCHT (bio-cultural Heritage Tourism) qui vise à développer un tourisme plus durable dans les biosphères européennes dont celle des îles et de a mer d’Iroise. Pour en savoir plus : http://www.parc-marin-iroise.fr/.

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  • Les phocidés sont des mammifères dont le mode de vie se partage entre mer et terre, maîtrisant ainsi la technique amphibie pour plonger longtemps et chasser le poisson. Cette originalité lui confère de superbes narines telles des clapets étanches que l’on a plaisir à découvrir à la surface de l’eau lorsqu’une jolie tête sort de l’eau pour montrer ses naseaux.
  • Des oreilles ? Elles sont bien cachées, seul un orifice est visible pour un système auditif interne.
  • Un animal à taille humaine, adulte il peut mesurer de 1 m70 à 3m pour certains phoques gris mâles. Cette taille, particulièrement celle des phoques femelles, pourrait s’apparenter à celle d’un homme adulte et laisse parfois perplexe certains nageurs qui se retrouvent face à des individus cherchant à s’accoupler avec eux faute de reproducteur de la même espèce dans les environs.
  • Une douceur dans le regard, une tendresse tel un faciès de chien, particulièrement pour le phoque commun au museau plus court, plus prononcé et au stop plus marqué.
  • Leur caractère joueur et leur extrême agilité dans l’eau peut charmer quelques nageurs. C’est toutefois un prédateur hors pair, ce qui lui vaut la palme d’or du meilleur chasseur de poissons.
  • Fait étonnant dans la nature, le phoque gris se reproduit en hiver, d’octobre à décembre pour des naissances 11,3 mois plus tard, avec des sevrages avant la fin de l’hiver.

  • Développement et urbanisation des zones touristiques sur les plages du nord de la France, au moment des naissances des bébés phoques (sept.-nov.) puis de leurs mues (au printemps) est un des risques majeurs. S’en approcher de trop près peut provoquer un abandon de la mère qui n’était pas si loin, même par bateau  dans les réserves naturelles d’observation.
  • Développement de la navigation maritime de particuliers, blessures par hélices de bateaux ou par les pratiques côtières comme le jet ski, les phoques ayant la faculté de se reposer en flottant à la surface de l’eau ; les observer en kayac de mer est une alternative plus respectueuse mais pas à moins de 300 mètres d’un individu.
  • Activités de pêches aux filets sur les aires d’alimentation aux phoques et aux hommes, ils se retrouvent prisonniers des filets.
  • Pollution en mer : hydrocarbures, plombs et métaux lourds qui circulent dans la chaine alimentaire se retrouvent ingérés en excès  par les phoques qui se nourrissent de poissons, de crustacés, de mollusques et de céphalopodes. Leur épaisse couche de graisse en fait une parfaite zone de stockage de ces polluants qui les intoxiquent.
  • Modification et raréfaction des ressources alimentaires : si le sevrage des petits est trop brutal, qu’ils n’ont pas acquis assez de maturité pour pouvoir pêcher seuls et apprendre rapidement à subvenir à leurs propres besoins dans un contexte d’intensification de la pêche en zone côtière, les tous jeunes souffrent alors de dénutrition. Affaiblis, ils se laissent dériver et échouent sur les côtes.
  • Braconnage : leur fourrure et leur graisse sont encore recherchés alors que la pratique de la chasse aux phoques est illégale et le commerce international, lui, est interdit.
  • Prédation naturelle : mise à part l’homme son principal prédateur, sur les côtes du nord de la France, les phoques gris et communs sont moins exposés aux prédateurs naturels que sont habituellement les léopards des mers, les requins et ours polaires.

Réglementations internationales et nationales

  • L’ annexe III de la convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe protège le phoque gris et le phoque commun depuis 1979.
  • 2 espèces différentes de phoques de la famille des phocidés se partagent le littoral nord de la France : le phoque gris (halichoerus grypus) et le phoque commun ou appelé « veau marin » (phoca vitulina), qui sont référencés dans la liste rouge de l’UICN, considérées comme espèces « quasi-menacées » (NT) en France et de préoccupation mineure (LC) sur le plan mondial.
  • En France, la directive habitats n°92/43 du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages et l’arrêté du 1er juillet 2011 l’arrêté du 1er juillet 2011 fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national et les modalités de leur protection, interdisent la capture, la mutilation et destruction des individus et des sites de repos ou de reproduction de ces espèces. La perturbation intentionnelle, la poursuite et le harcèlement des phoques est passible de poursuites pénales.
  • Pour légiférer et protéger ces espèces, notamment sur les interdictions de commerce, un certain nombre de textes sont en vigueur avec depuis 1972, la convention de protection des phoques de l’antarctique signée à Londres le 1er juin 1972. La convention de Washington (CITES)  ne protège pas toutes les espèces de phoques, elle permet de réguler le commerce des produits dérivés, avec certaines restrictions à l’importation. Voici les textes européens qui réglementent cette importation : la directive européenne n° 83-129 du conseil du 28 mars 1983 concernant l’interdiction d’importation de peaux de certains bébés phoques harpés et de produits dérivés et le règlement (CE) n° 1007/2009 du parlement européen et du conseil du 16 septembre 2009 sur le commerce des produits dérivés du phoque.

Des actions de conservation sont en place en France : les colonies existantes et recensées depuis 1980 sur les côtes françaises du nord restent minoritaires au regard de la population mondiale de phoques qui séjournent en mer du nord, en baltique et dans l’océan arctique et ne concerne que 2 espèces de phoques. Le phoque commun semble être une des espèces de phoques assez fragile face aux activités humaines et aux maladies, son extension vers le sud sera donc limitée. Des mesures sont proposées pour stabiliser les colonies actuelles, leur permettre de vivre en paix et éviter que certains juvéniles ne s’égarent, déroutés ou abandonnés et errants en solitaire vers les eaux plus au sud de l’atlantique.

Voyage animo-responsable au nord de la France : rencontre avec les phoques

A savoir : Quelles sont les règles à suivre pour le recueil d’une espèce sauvage par un particulier en France ? La détention sans autorisation et le transport d’un animal sauvage est illégal. L’instruction PN/S2 n° 933 du 14 mai 1993 précise toutefois qu’en cas d’urgence et en l’absence de meilleure solution, le transport sans formalité est admis s’il est effectué dans les plus brefs délais et par l’itinéraire le plus direct vers une structure apte à la prise en charge de l’animal. Contactez donc le centre de soin le plus proche pour le prévenir de votre arrivée avant tout transport.

Le centre de soin de la faune sauvage  de la Ligue de protection des animaux du Calaisis (LPA de Calais), recueille les mammifères marins échoués sur les côtes du littoral nord de la France, les requinque et les réhabilite en quelques semaines avant leur relâcher. Depuis 2011, près de 83 phoques gris et 63 veaux marins identifiés (bagués) ont ainsi pu retrouver la mer grâce à des soins adaptés et une convalescence au centre.L’association étant créée en 1930, se retrouve dans des locaux neufs de la commune de Calais en 2000 pour y installer un refuge pour animaux de compagnie et inaugurer en 2011 un centre de soin pour la faune sauvage, mammifères terrestres, marins et oiseaux. Il est équipé de bassins artificiels pour le nourrissage, les soins et la convalescence des phoques avant leur relâcher.

Le fonctionnement d’un centre de soin et de sauvegarde en France doit être conforme aux règles édictées par l’arrêté du 11 septembre 1992 (J.O. n°219 du 20 septembre 1992)

Les missions présentées par le centre :

  • Recueillir les animaux exotiques et les nouveaux animaux de compagnie saisis par les douanes faisant suite aux trafics et importations illégales ;
  • Intervenir auprès de la faune sauvage en cas de marée noire ;
  • Sensibiliser les jeunes au respect de la faune sauvage dont les phoques lors de ballades et proposer de participer à l’observatoire pour les mammifères marins en allant à la rencontre des phoques ;
  • Soins, convalescence et réhabilitation de la faune sauvage blessée.

Les activités proposées :

Elles seront complétées en fonction des expériences vécues par les experts d’animo ALOKI :

  • Informer sur la faune sauvage et sa sauvegarde ;
  • Accueillir et former volontaires et soigneurs ;
  • Participer en tant qu’adhérents aux relâchers de phoques programmés.

Langues : français et anglais

 

 

Qui peut être accueilli par le centre ?

  • Seul.
  • Famille avec enfants sur les relâchers uniquement.
  • En groupe pour les relâchers.

Les gestes conseils d’animo ALOKI :

  • Les experts d’animo ALOKI apporteront leurs conseils après leur visite au centre de soins.
  • Sports nautiques sur mer (kayac, voile, paddle, ski nautique, jet ski) et sur la plage (char à voile) : soyez vigilants lorsque vous pratiquez une activité nautique en respectant les limites de vitesse, les zones protégées et si vous apercevez un point noir à la surface (ou tacheté), sécurisez votre approche en mettant systématiquement une distance raisonnable avec l’animal (300 mètres minimum). Eviter de venir déranger ces individus dans leur activité de pêche, leur zone de repos et lorsque les petits sont avec ou sans leur mère. Les effets néfastes sont irrémédiables et vous risquez des poursuites. La faune sauvage n’a pas besoin de curieux irrespectueux, laissez-la venir volontairement à votre rencontre si elle le souhaite, un phoque saura toujours placer une distance de sécurité avec vous lui donnant ainsi la possibilité de s’éloigner à tout moment.
  • Sur la plage : si au gré de vos ballades sur les bancs de sable ou les galets, reposoirs terrestres pour les phoques, vous découvrez des petits seuls, ne les approcher pas et évitez selfie photo ou pratique dérangeante pour l’animal. Les prises de vues par drone (en dehors du cadre scientifique réglementé) sont également à éviter si elles sont réalisées de trop près. Un dérangement d’apparence anodine ou inoffensif n’est jamais sans conséquence soit pour son bien-être, soit pour sa survie. Une énorme souche de bois fendue en 2 et creusée peut faire l’affaire et restera harmonieuse dans votre végétation. La mère des nouveau-nés (blanchons) n’est souvent pas très loin, son ravitaillement l’amène parfois à quitter son petit même pendant la période d’allaitement. Elle pourrait l’abandonner définitivement si elle remarque votre intervention auprès de lui. Le blanchon du phoque gris par exemple, doit attendre très souvent sur le lieu d’allaitement jusqu’à son sevrage, qui se fera assez brutalement avant l’âge d’un mois, un mois seulement pour prendre suffisamment de forces et devenir autonome en mer. Les petits du veau marin vont quant à eux suivre leur mère pour un apprentissage à la pêche forcé et très rapide. leur survie pendant cette période critique est donc très difficile, ils sont vite exposés aux dangers et aux difficultés que leur impose leur environnement alors qu’ils sont encore bien fragiles pour une vie en solitaire. Si vous avez un doute sur son état de santé, s’il vous paraît abandonné depuis trop longtemps, contactez l’association ou le centre de soin de la faune sauvage parmi ceux recensés par animo aloki. Il prendra alors le relai afin d’évaluer l’intérêt ou pas d’une intervention humaine.
  • Ballades de chiens sur les plages : n’hésitez pas à vérifier si l’accès est autorisé aux chiens, pour la sécurité de tous et le respect de la biodiversité. Si vous rencontrez de façon imprévue un phoque sur un bord de plage, maintenez votre chien en laisse et éloignez-vous pour ne pas l’effrayer.  Le contact avec l’animal n’est pas autorisé ; sachez qu’un phoque peut mordre pour se défendre.
  • Déchets et voyage : conservez bien vos déchets pour les déposer dans une zone où vous aurez la « garantie » que ceux-ci seront traités par un système adapté et ne seront pas déversés sur les bords des routes, chemins ou plages. Si vous n’avez accès à aucune information sur le système de collecte local des déchets, limitez votre consommation de plastiques et participez à des World Day clean sur votre lieu de vacances. Dans ce cas, n’hésitez pas à ramasser les filets de pêches et tout objet qui pourrait devenir un piège involontaire pour un jeune phoque au bord de l’eau.
  • Tourisme animo-responsable avec expédition nautique/randonnée à la découverte des phoques du littoral, privilégiez les découvertes et observations encadrées par un guide habilité qui vous sera communiqué par l’office du tourisme de la région ou par les associations locales de protection de la faune sauvage.

En France :

  • Réserve des Sept îles et son projet d’extension en mer : conseils auprès du centre de soins de la LPO de l’Ille Grande Association Picardie Nature  pour veiller à ce que l’activité Safari en Baie de Somme ne soit pas contraire et irrespectueuse des besoins naturels de survie et de bien-être des colonies de phoques qui y ont élu domicile.
  • Observatoire par le groupe mammalogique normand
  • Observatoire Pelagis du CNRS et le réseau national d’échouage
  • Association chene et son centre de soins avec des possibilités de parrainages des animaux recueillis, pas d’accès au public juste 2 visites organisées dans l’année

 

En Irlande :

  • 15 min en bus au nord de Dublin, l’île de North Bull Island avec une randonnée de 2h le long des plages et le port de chalutiers de Howth.