Chiens errants de République Dominicaine

Animo ALOKI sensible à la condition des chiens errants sur les lieux touristiques

Difficile de concevoir que la découverte d’une plage paradisiaque puisse faire ressurgir la vulnérabilité des chiens dans certains pays du monde, que ce soit aux caraïbes, en Afrique ou en Asie. Et pourtant, être au contact des chiens errants par inadvertance n’est pas sans risque. Selon les données de l’OIE, organisation mondiale pour la santé animale, plus de 70 000 personnes meurent de la rage chaque année et 95% des cas sont dus à une morsure de chien. Quelle est la clé pour un tourisme « animo-responsable », agir et se protéger en même temps, tout en étant sensible aux difficultés auxquelles sont confrontées les chiens errants dans le monde ?

Partons à la découverte d’une dure et triste réalité à laquelle tout voyageur est confrontée : les chiens errants qui, bien plus nombreux que l’on imagine, vivent dans des conditions difficiles alors qu’ils côtoient chaque jour des milliers de touristes. Animo Aloki a choisi la République Dominicaine, une des nombreuses îles des Caraïbes pour vous sensibiliser à des gestes responsables sur un des lieux touristiques les plus fréquentés, là où près de 2,4 millions de chiens vivent libres et sans soins, soit près d’1 chien pour 4 habitants. Pourtant des organisations locales agissent en faveur du bien-être animal et malgré leurs difficultés quotidiennes et le peu de moyens qui leurs sont alloués, ils peuvent vous sensibiliser et vous faire participer à des actions engagées sur votre lieu de vacances.

Devenez-vous aussi un petit ALOKI en puissance lors de vos voyages, avec un regard éclairé sur la condition des chiens errants, sur les attitudes à avoir lors de vos rencontres imprévues, vos gestes responsables et protecteurs pour toute la famille et les actions solidaires que vous pouvez intégrer dans votre voyage. Vous aurez ainsi l’opportunité de comprendre, d’aider (volontariat et dons) et de sensibiliser vos proches ou les populations locales, à la recherche d’un juste équilibre entre biodiversité, tourisme et activité humaine.

  • Ils étaient près de 2,4 millions en 2015, recensés par les organisations locales de République Dominicaine qui oeuvrent chaque jour sur le terrain pour subvenir aux besoins des chiens errants, les recueillir ou les soigner. La configuration d’une île ne leur permet pas de s’échapper mais bel et bien de s’adapter et malgré eux, de s’y multiplier. Ils sont donc souvent nombreux sur les sites touristiques, là où restauration, accès à l’eau et déchets sont facilement accessibles en un seul et unique lieu.
  • Comment vivent-ils ? La survie, la faible longévité et la condition de misère, seuls ou en groupes, est certainement ce qui décrira le plus le quotidien des chiens errants et leur vie sur terre. Dans certains pays, ils arrivent à revenir à de conditions semi-sauvages éloignés des activités humaines, où prédation et vie nomade en bandes reprennent le dessus ; ils développent ainsi de nouvelles aptitudes, règles de vie en meute. Or bien souvent, c’est autour des décharges publiques, des « vides-ordures » naturels des hommes que se retrouvent à errer ces chiens, non domestiqués mais habitués à vivre chaque jour aux côtés de l’homme, pour l’accès aux ressources et aux abris.
  • Certaines cultures ou religions (Indouisme par exemple) considèrent le chien « comme un éboueur » sans aucune considération, il n’a sa place qu’autour de la maison non pas pour la garder mais bel et bien pour nettoyer les environs. Abus et actes de maltraitance sont encore trop fréquemment vécus par les chiens errants, souvent acceptés par tradition dans des populations locales, les combats de chiens sont encore organisés même lorsqu’ils sont réprimés par les lois du pays :
  • Chaque chien errant développera en fonction de son tempérament, de ses apprentissages au fil de ses mauvaises ou chaleureuses rencontres, une affinité à l’homme ou une aversion « défensive ». La distance qui le séparera des lieux d’habitation dépendra de sa recherche de confort, de protection et de son aptitude à la survie.
  • En petits groupes, ils se reproduisent vite et restent assez grégaires. Une femelle est souvent gestante très jeune, dès l’âge de 8 mois, ses portées sont fréquentes, mais le nombre de petits est souvent limité et les conditions d’allaitement ou de survie leur sont difficiles. La durée de vie est souvent limitée à 4 ans et nombreux sont ceux qui n’atteindront jamais cet âge.
  • Lorsqu’une chienne est accueillie par une famille dominicaine, le rejet de l’idée d’une stérilisation pour des raisons anthropocentriques, l’absence d’accès à l’éducation et aux ressources financières suffisantes, amènent à des pratiques d’abandons systématiques des portées dans la nature lorsqu’elles ne sont pas tout simplement exterminées.
  • L’empoisonnement des chiens errants par malveillance est encore assez largement pratiqué.
  • L’insalubrité et parfois l’insécurité des zones touristiques non privées comme sur les plages est souvent la règle, l’eau est rarement potable, peu d’hygiène dans les sanitaires, des ordures entreposées et non triées à proximité et un partage des accès avec les chiens errants par ex. ;
  • La rage :  c’est encore l’une des zoonoses les plus répandues dans des pays en voie de développement ou sur des îles. Cette maladie loin d’être éradiquée, tue près de 70 000 personnes chaque année dans le monde souvent dans des pays où l’accès aux soins, à l’éducation et à la connaissance de ces risques est peu présent. Les enfants sont les plus touchés, populations locales et touristes, le facteur de transmission de la rage est dans 95% des cas celui d’une morsure de chien, mais il arrive parfois qu’un simple contact avec la salive d’un chien infecté directement sur une plaie, une peau ou muqueuse fragilisée, ou la manipulation de cadavres par les enfants puissent être suffisants et ne permettent pas d’alerter ; le risque est donc d’intervenir trop tardivement entre la transmission et la déclaration des premiers symptômes humains, une personne meurt de la rage toutes les 15 minutes dans le monde ;
  • Plan de lutte contre les décès dus à la rage d’ici 2030 : Contrôler et éradiquer la rage chez l’homme et l’animal domestique signifie donc la combattre à sa source animale, chez le chien. Pour cette raison, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), considèrent que  » l’élimination des cas de rage issus des chiens est un bien public mondial, cette alliance (GARC) a fait depuis 2015 de l’éradication de la rage l’une de ses 3 priorités d’ici 2030″ ; La journée mondiale, du 28 septembre, pour la lutte contre la rage est un rendez-vous annuel de sensibilisation et de prévention auprès de tous, hommes, femmes, enfants et protecteurs des chiens ;
  • Parasitisme : l’absence de médicalisation, de nutrition et la vie quasi-extérieure des chiens errants les rend plus fragiles  aux infestations parasitaires, externes (gale, teigne, puces…) ou internes (vers digestifs, respiratoires…) également transmissibles aux humains soit directement, soit au contact de leurs déjections, leurs lieux de couchages ;

Réglementation en République Dominicaine

  • La loi « Dominican animal welfare act » n°248-12 du 23 Novembre 2011 est un texte de protection animale qui s’applique aux chiens, si toutefois, les contrôles et les pénalités sont suffisamment dissuasives dans le pays. Elle permet de mettre en oeuvre des actions de terrain et renforce la légitimité des interventions des organisations locales de défense des droits de l’animal. Le respect et le bien-être de l’animal passent évidemment et prioritairement par l’accès à la santé, l’alimentation, le gîte et l’expression des besoins physiologiques inhérents à l’espèce, et c’est bien de ça qu’il est question avec les chiens errants, le contrôle de leur surpopulation, de leur condition de vie et de l’exposition aux risques pour la santé de tous.
  • Art. 1 : Les pratiques et actes suivants sont interdits et dans des lieux interdits, la chirurgie sans anesthésie. Les chirurgies doivent être effectuées par un vétérinaire. Tout le monde peut aider en cas d’urgence mais doit en faire la justification par la suite. La garde des animaux de manière à en provoquer la mort ou des souffrances permanente est interdite. La zoophilie est interdite. Les infractions énumérées sont punies d’une peine d’emprisonnement de 1 à 3 mois ou d’une amende de 5000 à 20 000 pesos (87 à 350 €), dans les cas graves d’une peine d’emprisonnement de 3 à 6 mois ou d’une amende de 25 000 à 50 000 pesos (400 à 850 €) ;
  • Art. 2 Le commerce des chiens dans la rue ou sur les marchés, les abus faits aux animaux, l’enchainement avec des colliers d’étranglement et l’empoissonnement des animaux sont interdits.
  • Art. 3 : Les animaux malades doivent être présentés à un vétérinaire. Seul un vétérinaire a le droit des les euthanasier.
  • Art. 4 : Tout le monde est obligé d’aider un animal souffrant et de l’amener chez un vétérinaire. Le propriétaire doit rembourser les frais d’examen et de traitement s’il reçoit un reçu.
  • Art. 5 : Les expériences sur les animaux et sur les médicaments avec des animaux sont interdites.
  • Art. 6 : Le propriétaire d’un animal maltraité ou abusé peut conclure un accord privé avec le contrevenant.
  • Art. 7 : Le gouvernement, la police et l’armée sont obligés de protéger les animaux souffrants.

En 2015, une unité de protection animale a été mise en place par les instances publiques et ministérielles en République Dominicaine permettant de recevoir tous signalements.

Rencontre avec les chiens errants de République Dominicaine

Nous n’allons pas vous faire découvrir cette fois-ci les coulisses d’un centre de soins, d’un refuge ou d’un sanctuaire tant ils sont nombreux. Vous les trouverez dans le carnet d’adresses dédié. Il n’est en effet pas toujours aisé de préparer en amont son voyage, surtout sur de courts séjours en famille, lorsque l’on souhaite repos et quiétude « au paradis », pas si simple d’intégrer systématiquement une part solidaire et engagée à l’égard de la faune locale dans son voyage. Pour cette raison, vous allez trouver quelques conseils applicables dès votre arrivée sur place, des réflexes et des conseils aussi simples que ceux qui nous amènent spontanément à aller voir l’agent touristique local pour choisir ses excursions, visites et bon tuyaux pour découvrir le lieu de villégiature.Vous le savez déjà, chacune de vos escapades extérieures à l’hôtel sera propice à des rencontres, à croiser la population locale certes, mais également des chiens errants puisqu’ils sont au nombre de 1 pour 4 habitants.

Les bons conseils une fois arrivés à votre hôtel

  • Sachez que le tourisme est la première industrie sur l’île et que cette activité a donc le pouvoir de faire changer les choses, de s’exprimer, de sensibiliser et d’agir en faveur du respect des animaux et de la protection de tous ; Montrer l’exemple est aussi un comportement responsable ; Une donation à l’égard d’un refuge connu de l’hôtel, actif dans la région est possible sans nécessairement passer par de grandes organisations internationales ;
  • Surveiller et protéger les zones naturelles comme les plages sans penser qu’elles sont réservées ; c’est un lieu de vie et d’habitation pour les animaux également ;
  • Certains hôtels ou voyagistes sont sensibles à la cause animale locale et peuvent vous aider à faciliter certaines actions, il suffit de les interroger dès votre arrivée  ; Il existe des hôtels qui sont prêts à collaborer pour organiser une journée d’accueil, de prise en charge des chiens errants sur place en partenariat avec les organisations pour des points de nourrissage, des captures et campagnes de stérilisation, ces actions leurs rendent tout autant service pour limiter la surpopulation sur les plages aux contacts des touristes et les risques sanitaires inhérents
  • Signalez vos avis sur les pages de l’hôtel, les sites de voyagistes réputés du web…votre avis compte et peut faire la différence même sur de tels sujets.

En cas de visites, qui peut être accueilli par les refuges ?

  • Seul.
  • En couple.
  • Famille avec enfants.
  • En groupe.

Les gestes conseils d’animo ALOKI :

  • Si vous croisez un chien errant et qu’il semble venir vers vous pour des caresses ou de la nourriture, pensez tout d’abord à vous protéger. Le contact direct avec la main, la peau n’est pas conseillé. Vous pouvez tenter d’observer s’il souhaite boire de l’eau et l’accompagner vers un point d’eau près des toilettes de la plage par exemple, surtout s’il fait chaud. Regardez si certains accès à la nourriture sont possibles pour ces chiens aux alentours (restaurants, habitations, pêcheurs…) et évitez alors de lui donner votre nourriture des mains. Il est toujours préférable d’apporter une gamelle pleine de nourriture et de la déposer dans un endroit propice au regroupement des chiens pour les habituer à venir manger en un seul et unique endroit, éloigné de l’afflux des touristes et identifiable pour une association de protection animale locale qui pourra l’utiliser pour les prélever, les stériliser et limiter leur prolifération, leur errance.
  • Lorsque vous faites des soirées sur la plage, barbecue, pique-nique…ils sont souvent très nombreux à revenir avec la fraîcheur, les touristes ne leur font pas peur et ils se servent eux-aussi, parfois une compétition entre les chiens s’installent. Sans les effrayer pour autant, il est préférable de ne pas alimenter les chiens directement, de ne pas les toucher mais de les recenser, prendre des photos et les envoyer avec une description des lieux et de leurs habitudes au refuge le plus proche qui prendra le relai pour s’en occuper. Si aucun refuge n’est accessible même par mail, vous pouvez le signaler à l’accueil de l’hôtel et les sensibiliser aux gestes responsables à l’égard de la cause animale. N’hésitez pas à les recontacter par la suite pour suivre de près l’effet de votre signalement.
  • Si vous voyagez avec des enfants, pensez à les prévenir sur l’attitude à adopter, celle de rester éloignés, de ne pas aller les déranger ni les toucher, même s’ils croisent un chiot « misérable » (situation fréquente et qui génère beaucoup d’empathie de la part des enfants, attendris ils n’hésitent pas à faire des bisous), de ne jamais jouer ni toucher avec des cadavres d’animaux.
  • Par principe, ne tentez pas d’éloigner un chien errant du lieu où vous l’avez rencontré, il se peut qu’il y est quelque part des petits qui l’attendent ou un groupe de chiens dans lequel il a trouvé sa place.
  • N’agissez jamais seuls, si vous tombez amoureux d’un animal et souhaitez l’adopter, contactez le groupe local de protection des animaux et assurez-vous que l’animal a bel et bien une place d’accueil avant de repartir chez vous. Prenez ensuite le temps pour faire les formalités nécessaires avant de l’ introduire dans l’Union européenne par exemple. C’est souvent une procédure longue et assez coûteuse, mais elle vaut toujours la peine lorsque vous voulez sauver un nouveau compagnon de voyage.
  • La vaccination préventive contre la rage est conseillée pour vous prémunir des risques d’infection en cas de contact rapproché ou de morsures, surtout si vous envisagez de partir en voyage itinérant ou pour une action de volontariat et d’aide auprès des chiens errants. Elle se réalise auprès d’un centre de l’institut Pasteur en France quelques semaines avant votre départ. En cas de morsure, il est toutefois recommandé de la déclarer sur place et dès votre retour en France pour envisager le plus tôt possible une sérothérapie préventive et une mise en observation sur place du chien mordeur.
  • Après un contact avec un animal pouvant être enragé, la morsure doit être lavée abondamment à l’eau savonneuse et une consultation médicale urgente permettra d’apprécier le risque de contamination ; contacter le centre antirabique de Saint-Domingue (Avenida Juan Pablo Duarte 331 ; Tél. : +1 809 681 1637).

Voici quelques exemples d’actions envisageables même en vacances :

  • Sensibiliser sur place : Il est toujours possible de partager avec la population locale et les autres voyageurs sur la condition des chiens, sur les risques relatifs à la transmission de la rage, sur les gestes responsables à l’égard des chiens et de leurs portées, sur l’abolition de la maltraitance des chiens, des combats de chiens, sur l’intérêt de la stérilisation et sur la gestion des déchets.
  • Collectes de nourritures, de produits antiparasitaires : Les dons de médicaments ne sont pas si fréquents, vous avez la possibilité d’organiser des collectes de médicaments avant votre départ et de contacter un refuge sur place pour organiser le transfert. Les collectes d’aliments sur place sont également envisageables.
  • Programmes de volontariats pour vétérinaires et étudiants vétérinaires :

    La vaccination de masse des chiens en zone infectée est la seule façon de rompre durablement le cycle de transmission animal-homme de la rage. On estime qu’en vaccinant 70 % des chiens dans les pays encore infectés, la rage pourrait être éradiquée chez le chien et le nombre de cas humains se rapprocher très vite de zéro. Il existe aujourd’hui d’excellents vaccins antirabiques canins, fabriqués selon les normes développées par l’OIE. Une campagne antirabique auprès des chiens errants est moins onéreuse qu’une intervention préventive par sérothérapie chez l’homme. L’OIE estime que 10% des ressources financières utilisées aujourd’hui pour traiter en urgence les personnes mordues suffiraient probablement aux services vétérinaires nationaux du monde entier pour éradiquer la rage à sa source animale domestique, chez le chien.

  • World Vets est une organisation dédiée au volontariat pour vétérinaires et étudiants vétérinaires, qui depuis 2011 propose des campagnes de stérilisation, de soins chirurgicaux et de vaccinations aux chiens errants en République Dominicaine. La dernière action de volontariat menée en 2017 a permis avec l’aide de nombreux bénévoles et des organisations locales d’intervenir sur le terrain, près de 250 stérilisations par campagne, mais également de former et de fournir médicaments et vaccins antirabiques issus de donations de partenaires pharmaceutiques. Chaque année, la journée mondiale de la rage du 28 septembre est une occasion supplémentaire pour participer et apporter son aide, quel qu’en soit la forme, à un collectif de prévention contre la rage.

News :
Avril 2019
,
L’île de Saona, en République Dominicaine du côté Caraïbes, est petite mais très convoitée par les touristes désireux de vivre le mythe de la carte postale paradisiaque, elle aussi est exposée comme beaucoup d’autres îles aux errances des chiens, qui livrés à eux mêmes défendent leur territoire même sur les quelques mètres de distance qui les séparent du bord de l’eau. Les rencontres sont si surprenantes qu’elles ont été filmées par Animo ALOKI.

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