ARA et la protection des animaux au cinéma

L’association des Assistants Réalisateurs Associés ARA propose son 1er Abécédaire

pour un tournage éthique à l’égard des animaux domestiques

Protection des animaux, tournages, cinéma….des petits pas au grand saut, c’est désormais l’ARA, Association des Assistants Réalisateurs et Associés, qui défend la cause pour des pratiques animales responsables avec l’édition du 1er Guide Abécédaire à destination de tous les 1ers assistants réalisateurs.

Cet abécédaire a été rédigé afin d’apporter aux technicien.ne.s du cinéma et de l’audiovisuel une connaissance actualisée des enjeux de protection animale. Il s’appuie et complète l’article de Laëtitia Pelé, sur la base des travaux du Dre-Vétérinaire Corinne Lesaine, pour aider les assistant.e.s réalisation dans la préparation des tournages avec des animaux domestiqués.

Quid de la protection des animaux sur les tournages ?

« Protéger les animaux sur les tournages de films, c’est considérer que, sur une période donnée, dans un contexte où ils sont extirpés de leur environnement habituel ou exposés à des contraintes environnementales ambiantes différentes de celles auxquels ils sont soumis lors de leur détention, les encadrants vont devoir anticiper et sécuriser ce qui est relatif aux besoins physiologiques, aux besoins éthologiques, aux manifestations comportementales, à la participation volontaire des animaux au travail qui leur est demandé, aux aptitudes naturelles de l’espèce ou des individus sélectionnés, à leur santé et leur longévité, aux risques encourus par l’animal et ceux qu’ils vont faire encourir aux autres (humains et animaux) et dans certains cas, à la faculté cognitive de l’animal à percevoir et mémoriser positivement ou négativement (stress, angoisse, peur…) l’expérience vécue. » – (extrait, p.17 du mémoire du Docteure-vétérinaire Corinne Lesaine)

Ce mémoire est le résultat des recherches du Docteure-vétérinaire Corinne Lesaine, vétérinaire diplômée de la faculté de médecine de Nantes. Il a été rédigé en 2018 dans le cadre de la soutenance d’un Diplôme d’Établissement de VetAgro Sup de protection animale.

Deux parties composent ce travail. Dr Lesaine présente d’abord les conditions et la liste des acteurs impliqués dans la présence des animaux sur les tournages. Des producteurs aux animaliers, en passant par les propriétaires privés. Elle fait ensuite un état des lieux de la réglementation qui encadre l’exploitation des animaux, laquelle faute d’être (encore) spécifique au secteur audiovisuel, prévoit un certain nombre de délits et d’obligations.

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Les sociétés de production peuvent ainsi être tenues pour co-responsables en cas de manquement à l’une des obligations ci-dessus listées.

Dans le cadre de la publicité, les animaux de compagnie ne peuvent être utilisés que si l’organisateur a créé des conditions nécessaires pour que ces animaux soient traités conformément aux exigences de l’art. 4 (…), et que leur santé et leur bien-être ne soit pas mis en danger. Il incombe donc au producteur ou au réalisateur qui prépare les conditions de tournage des animaux de compagnie, de prévoir des mesures d’accueil et de travail respectueuses de ces impératifs, d’autant plus lorsqu’il n’est pas accompagné d’un professionnel animalier et de ses conseils et qu’il fait appel. – (extrait, p.19)

Dans la partie annexe du mémoire, Corinne Lesaine fournit la liste des critères développés par des vétérinaires aux États-Unis pour l’obtention d’un label cinématographique, « AHA », sur lesquels elle s’appuie désormais pour l’analyse des scénarios qu’on lui soumet afin de sécuriser le casting, les scènes et les conditions de tournage des animaux domestiques ou sauvages : https://alokiconseil.fr/aloki-films/.

Enfin, pour celles et ceux d’entre nous qui souhaiteraient renforcer la protection et le respect du bien-être des animaux sur un plateau de tournage, de manière volontaire, Dr Lesaine nous donne quelques repères :

  • Préparer le casting avec des professionnels indépendants, dont des vétérinaires conseils aux côtés des dresseurs animaliers, qui ne sont ni juges et parties dans la réalisation du film ;
  • S’appuyer sur des données scientifiques en fonction de chacune des espèces, préparer et connaître la personnalité de l’animal qui sera choisi car l’évolution des connaissances scientifiques acquises sur l’animal place aujourd’hui le trait de tempérament d’un individu au même niveau que celui des caractéristiques biologiques et comportementales de l’espèce (Réf. ANSES) ;
  • Vérifier les cadres réglementaires qui s’appliquent aux animaux, les contraintes du tournage et si besoin, faire venir un vétérinaire conseil sur les scènes dites « à risque » ;
  • Respecter la « Règle des 3 R » en amont du projet de film (voire des 5 R, avec Responsabilité et Replacement de l’animal) :

1 / Remplacer (éviter au maximum l’utilisation d’animaux vivants sur les plateaux);
2 / Réduire (le nombre d’animaux, le temps de présence au plateau, etc) ;
3 / Raffiner les conditions de tournage des animaux (hébergement, soins sur place, méthodes bienveillantes et respect de la volonté de l’animal), interdire toute douleur ou souffrance, réduire les risques, interdire l’anesthésie…

ARA remercie Corinne Lesaine, Laëtitia Pelé et VetAgro Sup pour leur travail et son partage !

Consulter l’Abécédaire ICI et le mémoire ici (PDF de 1,2mo).

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